vendredi 30 mai 2008

Les Malécites

Les Malécites, dont le nom d’origine incertaine aurait été répandu par les missionnaires, se désignent plutôt sous l’appellation weastukwiuk qui signifie « de la belle rivière », en référence au fleuve Saint-Jean, entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. De tradition semi-nomade, ils avaient leurs territoires de chasse et de pêche le long de ce fleuve et pratiquaient

Egalement l’agriculture. Tout en leur confisquant leurs territoires pour les concéder aux colons blancs, le gouvernement canadien a tenté de sédentariser les Malécites en 1827 en leur offrant des terres à Viger, près de la rivière verte, en Gaspésie. Une trentaine de familles s’y installent,

mais pour peu de temps, préférant retrouver leur liberté de mouvement. Viger est finalement revendu à des colons en 1869 et le gouvernement, à peine sept ans plus tard, crée une

autre réserve à Whitworth. Cette dernière, près de Rivière-du-Loup, ne compte que 169 hectares impropres à l’agriculture et les Malécites l’abandonnent rapidement. En 1891, Cacouna devient une nouvelle réserve, d’à peine un quart d’hectare.

Encore une fois, les Malécites choisissent d’autres horizons et se dispersent dans la région. C’est en 1987, après de nombreuses recherches, que 130 descendants se réunissent pour former un conseil de la nation et élire un chef. Officiellement reconnue en 1989 en tant que dixième nation autochtone du Québec, la Première Nation malécite de Viger oeuvre désormais activement pour la reconnaissance de ses droits.

Sa population atteint présentement près de 764 membres, identifiés selon le mode d’appartenance défini par la coutume malécite. La langue malécite, proche parente de l’abénaquis, n’est plus parlée et les Malécites s’expriment maintenant en français. Le territoire de la nation se limite aujourd’hui aux réserves de Whitworth et de Cacouna, la plus petite réserve au Canada. Les Malécites refusent de se voir confinés dans leurs réserves et celles-ci ne comptent aucun commerce ni résidence permanente.