jeudi 12 juin 2008

Les excuses du Canada devront être suivies de gestes concrets

Hier, le premier ministre du Canada a présenté ses excuses aux survivants des pensionnats indiens en raison des abus que ceux-ci ont subis. Ces abus sont bien connus et méritent certainement des excuses du gouvernement canadien.

Plus de 15 000 personnes (probablement plus) des Premières Nations du Québec ont connu cette période tragique, ont été arrachées de leur famille dès l’âge de 6 ans (parfois 5), pour être transportées dans un pensionnat, où elles devaient rester dix mois par année. L’objectif, clair et avoué, était d’assimiler le jeune autochtone à la société canadienne. La méthode était catégorique et cruelle. Les punitions physiques étaient fréquentes et atteignaient souvent des proportions inacceptables. Plusieurs y ont même perdu la vie.

Les pensionnats ont laissé des traces importantes. Ses effets dévastateurs sont perceptibles dans plusieurs communautés.

Les excuses du premier ministre et de tous les membres de la Chambre des Communes sont un baume mais ne représente certainement pas une finalité. Le Canada doit reconnaître que les pensionnats sont une composante, parmi bien d'autres, d'une politique d'assimilation qui existe toujours. Après ses excuses, le gouvernement doit donc passer aux actes. Voir un article intéressant sur le sujet.

Les Wendats

Même si les Européens leur avaient donné le nom de Hurons, à cause de leur chevelure en forme de hure (tête du sanglier), les Wendat eux-mêmes se sont toujours désignés sous l’appellation de Wendat qui signifie « les gens de l’île », en référence à leur région d’origine, dans la baie géorgienne des Grands Lacs, au sud-est de l’Ontario.

Les Wendat formaient à l’époque une confédération très puissante composée de quatre nations : celles de l’Ours, de la Corde, du Rocher et du Cerf. Cultivateurs de maïs, de courges, de fèves et de tabac à grande échelle, ils étaient également de bons commerçants et leur réseau s’étendait des Grands Lacs à l’Atlantique et de la Pennsylvanie à la baie d’Hudson. Leurs villages étaient sédentaires. Ravagée par des épidémies apportées par les Européens ainsi que par les guerres, la population des Wendat chuta dramatiquement au début du 17e siècle, passant enmoins de vingt ans de plus de 30 000 membres à quelques milliers de survivants. Fuyant la région des Grands Lacs, quelque 300 d’entre eux se réfugièrent à Québec en 1649. Ils s’établirent tout d’abord sur l’île d’Orléans jusqu’en 1657, avant de déménager plusieurs fois et de s’installer définitivement près de la rivière Saint-Charles sur le site actuel de Wendake, en 1697. C’est aujourd’hui la seule communauté de la nation wendat au Canada. Ses territoires de chasse sont situés au nord du Saint-Laurent, entre les rivières Saguenay et Saint-Maurice.

Aujourd’hui, on compte 3 012 Wendat dont environ la moitié demeure dans la communauté. Reconnus pour leur sens de l’hospitalité et de l’entreprenariat, les Wendat possèdent l’une des communautés autochtones les plus urbanisées et prospères au Québec. Les Wendat ont remplacé l’usage de leur langue d’origine par le français, mais ont à coeur de se la réapproprier.

Les Naskapis

Autrefois, les Naskapis étaient un peuple nomade qui tirait sa subsistance presque entièrement de la chasse au caribou et à d’autres animaux à fourrure, ainsi que de la pêche blanche. Pratiquant une chasse collective, ils suivaient les migrations des grands troupeaux de caribous sur les vastes territoires du Grand-Nord. Ils ont vécu au sud de la baie d’Ungava jusqu’au 19e siècle, avant de se déplacer vers Schefferville où un nouveau poste de traite avait été établi.

Inauguré en 1984 à la suite des accords de la Convention duNord-Est québécois (CNEQ), le village de Kawawachikamach est la seule communauté naskapie au Québec et au Canada. Il se trouve à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Schefferville, à proximité du Labrador et non loin de la communauté innue de Matimekosh. Ses 585 résidents composent la presque totalité de la nation naskapie. Tous parlent encore leur langue ancestrale, l’anglais étant la langue seconde. La CNEQ a accordé à la nation naskapie un droit exclusif de chasse et de pêche, ainsi qu’une indemnité financière. La Société de développement des Naskapis a été mise sur pied en 1979 pour administrer les fonds reçus et conclure différents partenariats. Depuis sa création, différents projets ont vu le jour et ontpermis aux Naskapis de participer à leur propre développement.Mais la fermeture de la ville de Schefferville et les pertes d’emplois qui en ont résulté ont assombri les perspectives économiques de la nation qui cherche encore des solutions pour se relever de cette impasse.

Culturellement et linguistiquement, les Naskapis s’apparentent pour beaucoup aux Cris et aux Innus.

Les Mohawks

La nation mohawk fait partie de la Confédération iroquoise des cinq nations (agrandie à six en 1720), dont le territoire, au 17e siècle, avait une superficie d’environ 35 000 km2. Ces nations, relativement autonomes, entretenaient des rapports constants et représentaient, ensemble, une force impressionnante. Excellents hommes de défense, les Mohawks étaient devenus les alliés des Anglais dans les guerres franco-anglaises, ainsi que leurs partenaires commerciaux. L’économie de subsistance des Mohawks était basée sur l’agriculture, l’artisanat et les activités traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette. Au contact des Européens, leur vie s’est radicalement transformée.

À partir du 17e siècle, les Mohawks se sont établis graduellement auprès de villages anglais. Après plusieurs déménagements, ils se sont installés en 1717 sur le site de Kahnawake. En 1721, un groupe s’est à nouveau déplacé vers un village algonquin du lac des Deux-Montagnes, nommé plus tard Kanesatake. La troisième communauté mohawk, Akwesasne, se trouve aujourd’hui à la frontière du Québec, de l’Ontario et des États-Unis.

La nation mohawk comprend plus de 11 410 membres au Québec (sans compter la communauté de Akwesasne) dont seulement 2 693 vivent hors communauté. Elle compte d’autres communautés en Ontario et aux États-Unis. Même si la langue mohawk est enseignée au primaire et au secondaire comme à Kahnawake, seulement 15 % des Mohawks l’utilisent, l’anglais étant la langue d’usage.

La société mohawk traditionnelle est matrilinéaire, ce qui signifie que les liens de filiation sont établis selon l’ascendance maternelle et que les enfants appartiennent au clan de leur mère.

Les Micmacs

Au 15e siècle, les Mi’kmaq occupaient la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la partie sud de la péninsule gaspésienne. Nomades, ils vivaient essentiellement de leurs activités de chasse, de trappe, de pêche et de cueillette de plantes et de fruits. Habiles navigateurs, ils voyageaient sur tous les cours d’eau de la région de la baie des Chaleurs et dans le golfe du Saint-Laurent jusqu’aux îles Saint-Pierre et Miquelon. L’arrivée des Européens, les maladies nouvelles que ceux-ci apportèrent et l’apparition de la traite des fourrures ont bouleversé le mode de vie traditionnel des Mi’kmaq, déclenchant guerres et autres catastrophes. Après avoir été décimés à presque 90 %, ils ont été également dépossédés de leurs territoires par l’avancée de la colonisation. Ce n’est qu’au 19e siècle qu’ils récupérèrent une toute petite partie de leur ancien territoire.

Au Québec, les trois communautés se trouvent en Gaspésie : Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg, cette dernière n’ayant pas de territoire défini. La nation mi’kmaq compte 4 944membres, dont 2 416 vivent hors communauté. De cette population, 40 % parlent toujours la langue ancestrale. L’anglais est la langue seconde.