jeudi 19 mars 2009

Gaffe de Pierre Corbeil

Le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, Pierre Corbeil, a récemment signé une entente sur le développement durable des ressources en eau souterraine en Abitibi-Témiscaminque... sans consultation auprès des Algonquins qui détiennent pourtant un titre aborigène et des droits ancestraux sur les ressources en question.

Comme ministre des affaires autochtones, disons que ça manque de cohérence, pour dire le moins...

samedi 7 mars 2009

Un autre journaliste (encore!) aux propos tendancieux...

Dans un article portant sur une altercation(un fait divers) entre des Innus et des représentants du Regroupement des locataires de terres publiques(RLTP) paru dans le Journal de Québec, le journaliste Julien Cabana met de côté son professionnalisme journalistique, et la nécessaire objectivité, pour alimenter une fois de plus le mépris à l'égard des membres de la nation Innue et, du même coup de tous les Autochtones. Dans son article « Le RLTP menacé par des Innus », Cabana prend sa retenue partie pour les représentants du RLTP qui affirment avoir été menacés par des femmes innues qui ne se sont pas gênées de leur rappeler une certaine vérité. Il faut dire que la vérité fait mal, comme dit le dicton, surtout dans ce contexte. Cette vérité, la voici: les terres publiques de la Côte-Nord appartiennent aux Innus.

Je sais que ça peut choquer certaines personnes, mais c'est la réalité et c'est aussi un fait de droit. Pour être plus précis, il faut dire que le droit canadien reconnaît à certaines Premières Nations (et assurément aux Innus de la Côte-Nord) un titre aborigène, c'est-à-dire un droit au territoire lui-même qui se superpose au titre de la Couronne (du gouvernement provincial en vertu de la Constitution canadienne).

Ce que cet article démontre, ainsi que celui de Martineau précédemment et d'autres du même genre, c'est la nécessité de former les journalistes québécois aux questions concernant les peuples autochtones et, tout particulièrement, des questions de droit sur le territoire. Autrement, ces journalistes continueront d'écrire en fonction de mythes, de préjugés et d'une méconnaissance nuisible aux bonnes relations.

jeudi 5 mars 2009

Un autre journaliste qui parle à travers son chapeau !

Vous savez quel est le facteur le plus nuisible aux relations entre autochtones et Québécois? Les journalistes paresseux!

Hier, dans sa chronique intitulée "What the phoque?", Richard Martineau nous en donne un autre excellent exemple. Il y dénonce que : "Aucun chasseur canadien ne pourra vendre ses phoques en Europe... sauf les chasseurs inuits. En effet, puisque la chasse aux phoques est une tradition ancestrale chez les autochtones, le Parlement européen a accepté de permettre une exception à la loi. "

À noter qu'il emploi le terme "tradition" plutôt que "droit" pour parler de l'activité de chasse aux phoques pratiquée par les Inuits. De toute évidence, Richard Martineau ne connaît le concept des droits ancestraux des peuples autochtones; il ne connaît pas la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, un traité signé par la nation Inuit; il ne connaît pas la Motion de l'Assemblée nationale du Québec de 1985 qui reconnaît les peuples autochtones comme formant des nations distinctes, possédant des droits distincts; il ne connaît pas l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 qui garantie et protège des droits ancestraux et ceux issus de traités des peuples autochtones (dont les Inuits); il ne connaît pas la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, adoptée par une très forte majorité d'États, dont ceux de l'Europe...

Surtout, l'éditorial de Martineau est symptomatique de la paresse qui affecte plusieurs journalistes qui écrivent ou parlent de questions touchant les autochtones. La plus élémentaire erreur commise: confondre les Inuits à un groupe ethnique. Un peu plus et il qualifierait les Inuits et les Premières Nations d'immigrants! Il ne le fait pas mais il les aborde comme si c'était justement son point de vue.

Il est si facile de dénoncer le statut particulier des droits des peuples autochtones... ça fait vendre des copies, surtout au Journal de Montréal.