mardi 24 février 2009

La Grande Paix de... Québec ?

Le Grand Chef de la Nation Huronne-Wendat a proposé l'idée de tenir un grand rassemblement sur les Plaines d'Abraham afin de conclure un traité de paix entre toutes les nations (autochtones, francophones, anglophones, etc.). Cette rencontre pourrait, dit-il, s'inspirer de la Grande Paix de Montréal, un célèbre traité historique conclu entre Premières Nations et les autorités françaises.

Ça se passe durant l’été 1701, à Ville-Marie (nom donné à la ville de Montréal. Plus de 300 canots et près de 2 000 autochtones débarquent sur l’île. Certains viennent de très loin pour participer à cette rencontre historique. Pendant plusieurs semaines, les Français et leurs alliés autochtones (Abénaquis, Algonquins, Cris, Hurons-Wendat, Miami, Ojibwa, Outaouais, Sauteux) négocient avec les nations iroquoises un traité de paix sans précédent, que l’on appellera la Grande Paix de Montréal.

Ce traité permettra d’assurer la stabilité politique de la Nouvelle-France pendant plus de 50 ans. Cette alliance, qui a été négociée selon les protocoles des nations autochtones, stipule que tout différend devra dorénavant se régler par la voie de la négociation.

La politique française d’alliances stratégiques avec les peuples autochtones permettra ainsi à la France de maintenir sa domination sur un vaste territoire de l’Amérique du Nord jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Rappelons que la Nouvelle-France s’étend alors de Terre-Neuve jusqu’au Mississippi, en passant par la vallée du Saint-Laurent et les Grands Lacs...

mercredi 18 février 2009

Un peu d'histoire : La Conquête

Bien peu de gens connaissent le rôle des Premières Nations dans les événements qui ont culminé à la bataille des Plaines d'Abraham et la conquête de la Nouvelle-France par l'empire Britannique. Il est pourtant fondamental.

D'abord, il faut souligner que la domination de la France sur le Nouveau-Monde a été rendu possible grâce à l'appui des Premières Nations. Si les armés britanniques (pourtant supérieures en nombre que les armées françaises) connaissent beaucoup de difficulté contre les troupes françaises, c'est que les Français comptent sur de nombreux alliés autochtones. Les Britanniques subiront plusieurs défaites avant de goûter à la victoire en Acadie, en juin 1755.

Il serait intéressant de rappeler que c'est avec l'aide de ses alliés autochtones que le marquis de Vaudreuil (commandant en chef et gouverneur de la Nouvelle-France) prend d'assaut le fort anglais d'Oswego (lac Ontario) et réussit à détruire plusieurs établissements anglais en Nouvelle-Angleterre. Les victoires des troupes françaises se poursuivent jusqu'à l'été 1757, avec la prise du fort Carillon par Montcalm. À partir de ce moment, le vent tourne, notamment parce que les Français perdent, petit à petit, leurs alliés autochtones.

C'est que les Britanniques usent de stratégie et de diplomatie pour convaincre les nations autochtones à conclure des ententes de neutralité, dont le traité d'Oswegatchie, signé le 25 août 1760, ainsi que le fameux traité Murray qui permet aux Hurons-Wendats de s'installer en banlieu de Québec. Avec la perte de nombreux alliés autochtones, les Français devenaient une proie plus facile...

samedi 7 février 2009

Le Canada critiqué par 35 États à l'ONU

Quand il est question des droits des peuples autochtones, l’image du Canada n’est pas celle d’un grand défenseur des droits de l’homme. Hier, dans le cadre de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, le représentant du gouvernement canadien a été incapable de défendre et de justifier le mauvais traitement dont sont victimes les Premières Nations au Canada. Sur les 47 pays qui ont pu interroger le représentant du Canada, quelque 35 ont soulevé des inquiétudes profondes à l'égard du sort des peuples autochtone au Canada.

De nombreux pays, dont l'Autriche, le Mexique et la Norvège, ont vertement critiqué le Canada et l’ont sommé de revenir sur sa décision de ne pas appuyé la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007. Le Canada avait été l'un de quatre pays à voter contre le document.

Pour sa défense, le représentant du Canada a affirmé que la Déclaration « ne prévoit pas un équilibre entre les droits des autochtones et des non-autochtones».

« Cette position est grotesque et farfelue », a répliqué le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, soulignant que les lois du Canada ont créé, depuis très longtemps, un déséquilibre entre les autochtones et les non-autochtones.

mardi 3 février 2009

Budget fédéral : des peanuts pour les Premières Nations - 3

Comment justifier que le financement d'un étudiant de Premières Nations au Québéc soit la moitié du financement d'un étudiant québécois? Cette réalité est malheureusement peu connue. Son explication aussi: le financement de l'éducation des Premières Nations est la responsabilité du gouvernement fédéral (alors que l'éducation est une compétence provinciale), qui depuis toujours administre les "affaires indiennes" avec un objectif d'assimilation. Malgré les beaux discours, le gouvernement n'a aucunement l'intention de doter les Premières Nations d'un financement adéquat leur permettant d'offrir des services d'éducation équivalent à ceux offerts dans le reste du Canada.

Dans son budget, le gouvernement fédéral n’a rien prévu pour mettre fin au sous-financement de l’éducation des Premières Nations. Sauf pour quelques mesures pointues et nettement insuffisantes, les écoles des Premières Nations n’ont aucune raison de se réjouir, surtout que le fossé qui les sépare des autres écoles du Canada ne fera que s’accroître.

En refusant aux Premières Nations les moyens d’accéder à une éducation de qualité, le gouvernement du Canada ferme volontairement les portes de leur avenir.