J'avais l'impression de participer à un événement historique, lors de la dernière Assemblée des Chefs de l'APNQL, tenue la semaine dernière au Château Bonne-Entente, à Québec. Dans une déclaration, adoptée au terme de trois jours d'intenses discussions, les Chefs déclarent qu'ils vont mettre en oeuvre, de manière unilatérale, un processus d'affirmation de leur souveraineté. À ma connaissance, ce geste est sans précédant.
Le fonds de la déclaration n'est pas nouveau. Les Chefs ont plusieurs fois adopté des déclarations réitérant leurs droits (autodétermination, autonomie gouvernementale, titres, etc.) et leurs aspirations, mais c'est la première fois que l'on parle d'agir de façon unilatérale. D'habitude, les déclarations invitent les gouvernements à "négocier" ou à "modifier leurs politiques"... mais, là, c'est toute autre chose. On ne parle plus d'une mise en demeure aux gouvernements, on parle carrément d'une révolution.
La suite des choses est maintenant très importante. Les Premières Nations ne peuvent plus reculer et doivent donner un sens réel et concret à cette Déclaration. Sinon, l'APNQL aura perdu toute sa crédibilité sur le plan politique.
Le blogueur...
- Éric Cardinal
- Éric Cardinal est un spécialiste des affaires autochtones et des communications. Il possède également une connaissance pointue du monde politique. Ses études doctorales en droit public spécialisé en droit constitutionnel autochtone et ses expériences de travail comme directeur adjoint du cabinet du ministre des affaires autochtones et conseiller politique en matière de développement du nord québécois lui confère une plus-value en ces domaines. Il est président-fondateur de Cardinal Communication (www.cardinalcommunication.com), une firme spécialisée dans les relations publiques pour les Premières Nations. Éric Cardinal enseigne le droit des Autochtones à l'UQAM (www.ericcardinal.com) et est Coordonnateur du projet de recherche Peuples autochtones et gouvernance (www.pag-ipg.com).