mercredi 3 décembre 2008

Enfin un parti qui parle des Premières Nations!

Le Parti Québécois est le premier parti politique important (j'exclue Québec-Solidaire dont la présence est marginale pour l'instant mais dont le discours sur les Premières Nations est remarquable) à tenir compte des Premières Nations dans cette campagne électorale. Pauline Marois a déclaré aujourd'hui "nous devons rétablir un dialogue permanent entre les représentants de l'Assemblée nationale et les instances des Premières Nations. C'est pourquoi, un gouvernement du Parti Québécois s'engage à créer un forum permanent entre le Québec et les Premières Nations et les Inuits". Cet engagement rejoint selon moi une attente des Premières Nations du Québec.

Mme Marois profite de cette sortie sur les Premières Nations pour dénoncer l'attitude de Jean Charest qui a annoncé un "Plan Nord", sans tenir compte des droits des autochtones. Il peut bien aujourd'hui dire qu'il va consulter les Premières Nations, cette façon de faire traduit un problème fondamental au gouvernement québécois depuis des années: l'incapacité à tenir compte des Premières Nations dans l'élaboration des projets. C'est toujours après-coup, une fois le projet ficelé que le gouvernement pense à "consulter" les Premières Nations.

Honnêtement, j'avais perdu espoir de voir un chef politique parler de façon intelligeante des Premières Nations pendant la campagne électorale. La seule mention des Autochtones faites jusqu'à maintenant avait été la sortie de Mario Dumont pour réclamer des interventions contre la "contrebande de cigarettes dans les communautés autochtones"... mais, comme le dit Pierre Trudel aujourd'hui dans Le Devoir, Mario Dumont oublie de préciser que cette soi-disant "contrebande" existe dans une très petite minorité de communautés (essentiellement mohawks) et qu'il s'agit d'un enjeu qui ne mérite pas toute cette attention, contrairement aux enjeux plus fondamentaux en terme de qualité de vie, conditions socio-économique, éducation, emploi, etc.

Les Premières Nations doivent être quelque peu soulagées aujourd'hui d'entendre le discours de Mme Marois. Je le suis.