mercredi 17 décembre 2008

Jean Charest, ministre des Affaires autochtones

Jean Charest doit former son nouveau Conseil des ministres. J'ai une seule suggestion à lui faire: ne pas nommer de ministre délégué aux Affaires autochtones, comme ce fut le cas au cours des dernières années.

Les relations entre le Québec et les autochtones doit reposer sur le concept de "nation-à-nation", ce qui signifie que le principal interlocuteur doit être le premier ministre lui-même. C'était d'ailleurs l'intention derrière la création, par René Lévesque, du Secrétariat des activités gouvernementales en milieu amérindien (SAGMAI) - qui allait ensuite devenir le Secrétariat aux Affaires autochtones (SAA) - qui fait partie du ministère du Conseil exécutif et relève directement du premier ministre. Le SAA fait toujours partie du ministère du Conseil exécutif mais, depuis plusieurs années, le premier ministre a délégué les responsabilités de ce secrétariat à un ministre délégué.

Or, l'expérience des ministres délégués n'a pas été très reluisante. Particulièrement, les dernières années ont plutôt démontré qu'il est impossible de faire avancer efficacement les dossiers sans un appui du premier ministre. Prenons l'exemple de la Paix des Braves, une entente conclue "de Nation à Nation" entre le Québec et le Grand Conseil des Cris. Cette entente est le fruit de l'implication personnelle du premier ministre Bernard Landry et la nomination, à titre de négociateur en chef, du Secrétaire général du Québec lui-même. Alors que le SAA et les ministres délégués ont tenté en vain pendant des années de conclure une entente avec les Cris, il n'a suffit que de quelques mois à l'équipe du Secrétariat général et du premier ministre à conclure une entente dite historique et, probablement, l'une des plus avant-gardiste du Canada.

Depuis ce temps, les relations entre le Québec et les Premières Nations sont au point mort. Ce statu quo représente un recul pour les Premières Nations qui doivent constamment faire confiance à un interlocuteur qui, généralement, a peu d'influence sur le Conseil des ministre. Il est temps de changer cette façon de faire et de placer les responsabilités des affaires autochtones au sommet de la hiérarchie gouvernementale. Cela confirmerait à tout le moins que Jean Charest était sérieux lorsqu'il a déclaré que le Plan Nord ne se ferait pas sans les autochtones...