dimanche 9 décembre 2007

Les Premières Nations brassent la cage d'Ottawa

Je suis présentement à Ottawa, en compagnie d'une importante délégation de chefs et membres des Premières Nations du Québec qui vont prendre d'assault, demain (10 décembre), le parlement d’Ottawa. Plusieurs activités et rencontres politiques sont prévues afin de sensibiliser le gouvernement fédéral et les partis d’opposition aux enjeux et objectifs des Premières Nations du Québec. L'objectif est de « brasser la cage » et de faire pression sur le gouvernement fédéral. Certains trouveront ironique que mon premier véritable blogue, sous le chapeau de "Les Premières Nations et le Québec", concerne Ottawa. Ironique, certes mais une réalité souvent méconnue: le gouvernement fédéral a un pouvoir immense sur les Premières Nations (en vertu de la Loi sur les Indiens, entre autres).
Au cours de cette journée de lobby, une douzaine de Chefs rencontreront différents politiciens fédéraux, dont le ministre des Affaires Indiennes, le Chef du Bloc Québécois, et le Chef du NPD. Cette opération de lobby est aussi l’expression d’une lassitude profonde des Chefs des Premières Nations du Québec face à l’inaction du gouvernement fédéral dans de nombreux dossiers. Des exemples: le sous-financement de l'éducation des Premières Nations (qui relève du fédéral, contrairement au réseau québécois d'enseignement). Actuellement, la formule de financement des écoles des PN contient 0$ pour la formation professionnelle, 0$ pour le matériel informatique, 0$ pour l'achat de livres par les bibliothèques scolaires, 0$ pour des activités parascolaires de sport ou de loisirs... alors que les Premières Nations cherchent des solutions au problème endémique de décrochage.
Autre exemple: pendant que le gouvernement fédéral encaisse des surplus gargantuesques, il refuse de mettre en place les moyens nécessaires pour s'attaquer à la crise de logements qui sévit chez les Premières Nations. Au Québec seulement, demain matin, il faudrait construire 8800 nouvelles unités de logement pour satisfaire aux normes minimales...
Il existe de nombreux autres griefs, qui se résument tous par un manque de volonté politique flagrante. Souhaitons que cette journée de lobby permette d'ouvrir les yeux à certains politiciens. Personnellement, je suis moyennement sceptique mais j'encourage les leaders des Premières Nations à multiplier ce type d'activités qui permet de rappeler que les Premières Nations ne sont pas des groupes de pression mais des peuples distincts.