vendredi 3 avril 2009

Commerce mohawk du tabac: derrière la fumée...

Les médias québécois semblent s'intéresser à l'industrie du tabac à Kahnawake. De nombreux articles ont récemment été publiés dans de grands quotidiens de Montréal. Tous abordent le sujet sous l'angle de la criminalité, qualifiant la vente de cigarettes par les commerçants de Kahnawake de "contrebande", précisant que l'industrie des cigarettes autochtones est contrôlée par des organisations criminelles. Il y a certainement présence d'activités criminelles dans l'industrie du tabac dans les communautés mohawk (Kahnawake, Akwesasne et Kanesatake). Par contre, il est nécessaire de faire des nuances et départager ce qui est véritablement "criminel" de ce qui ne l'est pas.

Fondamentalement, la problématique du tabac autochtone, et particulièrement de la vente de cigarettes à Kahnawake, est de nature "fiscale". Les Mohakws de Kahnawake ne perçoivent (et ne facture) aucune taxe lorsqu'ils vendent des cigarettes à des non-Autochtones (ce qu'ils devraient faire en vertu de la Loi sur les Indiens, qui accordent une exemption fiscale qu'aux Autochtones dont le nom apparaît au Registre des Affaires indiennes). Cette situation n'est pas unique à la vente de cigarettes. Les Mohawks ne perçoivent aucune taxe, sur aucun bien vendu dans la communauté. On ne parle pourtant pas de "contrebande d'hamburger" ou de "contrebande de chips"...

Une bonne partie de ce qui est qualifié de "compétition déloyale" par les dépanneurs peut donc se résoudre par une entente fiscale entre Kahnawake et les gouvernements.

Il faut donc éviter de criminaliser l'ensemble de cette industrie qui, soit dit en passant, constitue le plus important employeur de la communauté et, conséquemment, permettant un développement économique qui est profitable non seulement à Kahnawake mais aussi à toute la région immédiate.