jeudi 5 mars 2009

Un autre journaliste qui parle à travers son chapeau !

Vous savez quel est le facteur le plus nuisible aux relations entre autochtones et Québécois? Les journalistes paresseux!

Hier, dans sa chronique intitulée "What the phoque?", Richard Martineau nous en donne un autre excellent exemple. Il y dénonce que : "Aucun chasseur canadien ne pourra vendre ses phoques en Europe... sauf les chasseurs inuits. En effet, puisque la chasse aux phoques est une tradition ancestrale chez les autochtones, le Parlement européen a accepté de permettre une exception à la loi. "

À noter qu'il emploi le terme "tradition" plutôt que "droit" pour parler de l'activité de chasse aux phoques pratiquée par les Inuits. De toute évidence, Richard Martineau ne connaît le concept des droits ancestraux des peuples autochtones; il ne connaît pas la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, un traité signé par la nation Inuit; il ne connaît pas la Motion de l'Assemblée nationale du Québec de 1985 qui reconnaît les peuples autochtones comme formant des nations distinctes, possédant des droits distincts; il ne connaît pas l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 qui garantie et protège des droits ancestraux et ceux issus de traités des peuples autochtones (dont les Inuits); il ne connaît pas la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, adoptée par une très forte majorité d'États, dont ceux de l'Europe...

Surtout, l'éditorial de Martineau est symptomatique de la paresse qui affecte plusieurs journalistes qui écrivent ou parlent de questions touchant les autochtones. La plus élémentaire erreur commise: confondre les Inuits à un groupe ethnique. Un peu plus et il qualifierait les Inuits et les Premières Nations d'immigrants! Il ne le fait pas mais il les aborde comme si c'était justement son point de vue.

Il est si facile de dénoncer le statut particulier des droits des peuples autochtones... ça fait vendre des copies, surtout au Journal de Montréal.