mardi 5 février 2008

La Déclaration de l'ONU obtient de nombreux appuis

Le 29 janvier dernier, à Ottawa, le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, a rencontré des représentants de plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnestie Internationale, Droits et Démocratie, Kairos, la Société religieuse des amis ainsi que d'autres organismes, rassemblés pour discuter de l'application de la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
Rappelons que le 13 septembre 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté en faveur de l'adoption dela Déclaration, après plus de 20 années de négociations intensives entre les Etats-nations et les peuples autochtones. Alors qu'une majorité écrasante de 143 Etats ont voté en faveur de la Déclaration, seuls quatre pays s'y sont opposés, dont le Canada. "En rejetant la Déclaration, le gouvernement a entaché la réputation duCanada sur la scène internationale au chapitre des droits de la personne", a déclaré M. Picard lors de ce déjeuner-rencontre.
N'en déplaise au gouvernement conservateur, je crois que, même si le Canada n'a pas appuyé la Déclaration, elle pourrait bien être appliquée dans le droit interne éventuellement. Elle établit désormais une norme reconnue à l'échelle internationale pour le règlement des enjeux entre les Etats et leurs populations autochtones, norme à laquelle le Canada peut difficilement se soustraire. Il est évident que, dorénavant, les gestes que le Canada posera et ses relations avec les peuples autochtones du pays seront jugés selon les normes établies par cette Déclaration.
La Déclaration se fonde sur les principes de la démocratie, de la justice sociale, du partage, de la coexistence pacifique, ainsi que de la reconnaissance et du respect mutuels. Son adoption par les Nations Unies revêt sans contredit un caractère historique. Cet important instrument international de défense des droits de la personne est le fruit du travail acharné et de l'engagement constant et soutenu d'autochtones du monde entier, ainsi que de défenseurs des droits de la personne et de nombreux Etats-nations solidaires.
Depuis son adoption, les appuis se font de plus en plus nombreux. Aujourd'hui, un très grand nombre d'organismes de la société civile canadienne appuient cette Déclaration et son intégration au droit canadien. Il reste maintenant à voir la position des gouvernements provinciaux, dont celui du Québec, interpellé récemment par l'APNQL afin de donner son appui à la Déclaration. C'est à suivre.