samedi 30 mai 2009

Plan Nord ... quel plan?

Lors d'une rencontre partisane du Parti libéral du Québec, le premier ministre Charest s'est auto-proclamé "Grand Bâtisseur", et a annoncé son intention de construire un autre barrage hydroélectrique sur la Côte-Nord: le projet Petit-Mécatina. Il a fait cette annonce en réitérant son désir de développer le nord québécois par ce qu'il appelle "le Plan nord".

Il n'a pas fallu attendre longtemps avant d'entendre des objections, notamment de la part de groupes environnementaliste et des Premières Nations. J'attire particulièrement votre attention sur une lettre ouverte du Chef de l'APNQL, Ghislain Picard, parue jeudi (28 mai) dans La Presse et autres quotidiens. Il y écrit au sujet du Plan Nord qu'il s'agit d'un projet dont "nous ne connaissons aucunement les détails et la portée". Il semble ainsi que les peuples autochtones qui habitent le territoire, qui y possèdent des droits, notamment des droits territoriaux (titres aborigènes), n'ont aucunement été consulté sur un projet aussi important que celui annoncé par Jean Charest.

La question qu'il faut donc se poser est: quel est le plan de ce Plan Nord? Aussi, quelle est la place des Premières Nations? En 1975, pour réaliser le méga-projet de la Baie-James, le gouvernement du Québec s'est assis avec les nations autochtones concernées et a négocier ce que l'on désigne comme un "traité moderne", la Convention de la Baie-James et du Nord québécois". Pourquoi en serait-il différent aujourd'hui sur le territoire des Innus?

jeudi 28 mai 2009

Le tabac mohawk

Radio-Canada a diffusé ce soir un excellent reportage sur l'industrie du tabac à Kahnawake. On y voit que la situation n'est pas aussi simple que plusieurs le pensent... qu'on ne peut pas simplifier en criminalisant toute cette activité. Voir le reportage.

Quelques difficultés techniques...

Depuis quelques temps, je tente sans succès d'ajouter des photos et des vidéos sur le blogue. Revenez donc le visiter d'ici quelques jours... en souhaitant pouvoir réussir!

dimanche 24 mai 2009

Chef Ghislain Picard à l'ONU

Le Chef de l'APNQL, Ghislain Picard, a pris la parole jeudi matin lors des travaux de l'Instance permanente de l'ONU sur les questions autochtones. Voici sa présentation.

mercredi 20 mai 2009

L'Éducation: outil d'assimilation

Le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) et l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador ont tenu aujourd'un un événement parallèle en marge de l'Instance permanente de l'ONU sur les questions autochtones, à New York.

Chef Ghislain Picard (APNQL), Lise Bastien (CEPN), Raymond Sioui (CEPN) et moi-même, avons démontré à divers représentants autochtones du Monde qu'il existe toujours une politique d'assimilation délibérée au Canada. Plus particulièrement, nous avons démontré qu'en maintenant un sous-financement chronique des systèmes éducatifs des Premières Nations, le gouvernement canadien procède à un "étranglement financier" extrêmement néfaste pour les Premières Nations.

De plus, nous avons démontré que les gouvernements (canadien et provinciaux) appliquent systématiquement une politique de sous-financement de différents programmes économiques et sociaux qui ont pour finalité d'obliger ce qu'on qualifie "d'intégration" aux systèmes provinciaux (éducation, santé, développement économique, formation de la main-d'oeuvre, protection de la jeunesse, etc.).

"Les stratégies d’assimilation, cachées derrière de beaux discours, doivent être sévèrement dénoncées et condamnées sur la scène internationale ; c’est une question de survie pour nos peuples", a affirmé le Chef Picard.

mardi 19 mai 2009

Chef Raphaël Picard parle d'autodétermination à l'ONU

Pour une cinquième année, le Chef du Conseil des Innus de Pessamit, Raphaël Picard a participé aux travaux de l’Instance permanente des Nations Unies sur les Questions Autochtones.

Le Chef Picard a notamment offert, hier, une conférence portant sur l’autodétermination des Peuples du Nitassinan (le territoire ancestral Innu). « L’autodétermination, c’est le droit d’une nation à choisir comment elle sera gouvernée. Nous, les Innus, formons un peuple, égal à tous les autres peuples de la terre, et possédons de ce fait le droit à l’autodétermination, consacré depuis plus de 50 ans par le droit international», a fait valoir le Chef Picard.

Devant de nombreux représentants de nations autochtones et d’associations autochtones de partout dans le monde, le Chef Picard a exprimé son mécontentement face aux politiques rétrogrades du gouvernement canadien. « Le Canada est un pays colonial qui continue, derrière de beaux discours, ses politiques d’assimilation », d’affirmer Raphaël Picard.

Le Chef Picard exige la cogestion des territoires, et plus concrètement, une co-élaboration qui doit s’effectuer dans un contexte de nation à nation et de gouvernement à gouvernement. « Nous n’avons jamais renoncé ou cédé nos droits sur notre territoire ancestral. Notre souveraineté sur les terres et les ressources continue d’exister et doit être reconnue», a renchéri le Chef du Conseil des Innus de Pessamit, précisant que les Innus « possèdent tous les outils pour créer leurs propres gouvernements ».

samedi 16 mai 2009

Les Premières Nations à l'ONU

Une importante délégation de Premières Nations participeront la semaine prochaine à la 8e session de l'Instance permanente de l'ONU sur les peuples autochtones. Plusieurs Chefs y seront, dont Ghislain Picard, le Chef de l'APNQL, qui profitera de l'occasion pour accroître la pression internationale sur le Canada qui demeure l'un des rares pays à refuser d'appuyer la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones adopté en 2007.

En conférence de presse, Ghislain Picard, accompagné de représentants de divers groupes autochtones et non-autochtones du Québec, a aussi réitéré son appel aux partis politiques québécois afin qu'une motion d'appui à la Déclaration soit adoptée par l'Assemblée nationale.

Au cours de la prochaine semaine, les Chefs rencontreront des centaines de représentants autochtones du Monde entier. Ils organiseront aussi des activités particulières (appelées "side event") portant sur les droits des Premières Nations au Canada et au Québec; en particulier, une conférence portant sur le récent plan d'action visant à renforcer la souveraineté des Premières Nations adopté par l'APNQL.

J'accompagnerai la délégation et je vous informerai des différentes activités et nouvelles régulièrement par le biais de ce blogue.

jeudi 14 mai 2009

La Romaine et les Innus

Le gouvernement du Québec a donné, hier, le coup d'envoi du développement hydroélectrique de la rivière Romaine. L'annonce en a été faite par le premier ministre Charest, en compagnie de plusieurs ministres de son gouvernement. À leur côté, on voyait deux chefs innus.

Que signifiait leur présence? Certainement pas une reconnaissance de la compétence exclusive du Québec sur la gestion des ressources naturelles sur ce territoire. Précisons que la rivière Romaine est située sur le Nitassinan, le territoire ancestral de la nation Innue. Ce peuple y possède assurément des droits ancestraux et, fort possiblement, un titre aborigène. Or, ces droits n'ont pas encore fait l'objet d'entente (traité) avec les gouvernements, malgré des négociations qui durent depuis plus de 30 ans.

La présence des Chefs innus doit être vu comme un geste de nature administrative et non politique. Les Innus (sauf exception) ont accepté d'appuyer le projet de la Romaine parce qu'ils considèrent qu'il s'agit d'un projet intéressant en terme de développement économique. Eh Dieu sait qu'ils en ont besoin!

Par contre, les Innus continuent d'affirmer leur souveraineté sur ces terres et réclament toujours une cogestion des ressources. L'APNQL l'a précisé dans un communiqué qui est passé (presque) inaperçu.

Mais, sur le strict point de vue des communications, j'admets que la présence des Chefs innus prête à confusion...

vendredi 8 mai 2009

La Déclaration de l'ONU (1)

Le 13 septembre 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté, par un vote de 144 États, la Déclaration universelle sur les droits des peuples autochtones. Seulement quatre (4) pays ont voté contre: l'Australie, les États-Unies, la Nouvelle-Zélande et... le Canada. Depuis, les Premières Nations tentent de convaincre le gouvernement de revenir sur sa position et d'appuyer cette Déclaration qui se compare à la Déclaration universelle des droits de l'Homme.

Récemment, l'Australie est revenue sur sa position et a décidé d'appuyer la Déclaration. Des rumeurs circulent à l'effet que la Nouvelle-Zélande et les États-Unis vont aussi bientôt appuyer la Déclaration. Le Canada deviendrait ainsi le seul États au Monde à s'opposer à cet outil international de reconnaissance des droits des peuples autochtones. Bizarre non?

Dans deux semaines aura lieu la 8e session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, à New York. Des milliers de représentants des peuples autochtones du Monde seront présents, dont plusieurs chefs de Premières Nations du Québec. Ils profiteront de cette occasion pour interpeller à nouveau le gouvernement canadien.

Dans ce blogue, je vous expliquerai ce qu'est la Déclaration, pourquoi le Canada a voté contre et quel est l'avenir des droits des peuples autochtones sur la scène internationale.

vendredi 1 mai 2009

Pourquoi le pape ne s'excuse pas?

Cette semaine, une délégation de l'Assemblée des Premières Nations a rencontré la pape, une mission organisée dans le but d'obtenir des excuses officielles de l'Église catholique pour les sévices subis par les enfants autochtones ayant fréquenté les pensionnats indiens à la fin du XIXe siècle et jusqu'en 1970. Les faits sont troublants. Des milliers d'enfants ont été maltraités et ont été victimes de sévices corporelles et sexuelles dans ces pensionnats, dont la mission principale était l'assimilation de ces "sauvages" que le gouvernement souhaitait voir disparaître. La plupart de ces sévices ont été l'œuvre de curés qui étaient ouvertement raciste à l'égard des Premières Nations.

Au Québec, plus de 15 000 personnes ont connu cette période tragique, ont été arrachées de leur famille dès l’âge de 7 ans, pour être transportées dans un pensionnat, où elles devaient rester dix mois par année. L’objectif, clair et avoué, était d’assimiler le jeune autochtone à la société canadienne. La méthode était catégorique et cruelle. Les punitions physiques étaient fréquentes et atteignaient souvent des proportions inacceptables. Plusieurs y ont même perdu la vie.

Rapidement, les autorités des pensionnats ont réussi à instaurer chez ces enfants la honte d’être issus d’une Première Nation, d’être ce qu’ils sont. Leurs parents ont aussi développé la honte et le désarroi.

Les pensionnats ont laissé des traces importantes. Ses effets dévastateurs sont perceptibles dans plusieurs communautés.

Les victimes des pensionnats ne sont donc pas seulement celles qui y ont vécu. Beaucoup de personnes ont souffert et souffrent encore même si elles n’ont jamais fréquenté ces endroits. La douleur, la haine, la colère et l’incompréhension se transfèrent d’une génération à l’autre.

Reconnaissant ces faits et les torts causés, le gouvernement canadien a récemment formulé des excuses officielles au nom de la population canadienne. De son côté, le pape exprime des "regrets" mais ne s'excuse pas (lire l'article du Devoir)... pourquoi?