dimanche 24 février 2008

Quel avenir pour les enfants des Premières Nations ?

Quel est l’avenir des enfants des Premières nations au Québec ? La question est simple mais la réponse ne l’est pas autant. Le Québec est une société riche et progressiste. Elle offre à tous ses immigrants la possibilité de trouver un emploi, de recevoir tous les soins médicaux et l’assistance sociale nécessaire à la dignité humaine. Elle propose des accommodements raisonnables pour faciliter l’intégration des cultures différentes. Comment alors expliquer qu’on retrouve une partie de la population qui souffre, dont les conditions de vie s’apparentent à celles du Tiers-monde et qui, pourtant, était la première à vivre sur ce territoire ?

Plus de la moitié de la population des Premières Nations ont moins de 25 ans. Pour la plupart de ces jeunes, les perspectives d’avenir sont limitées, voire inexistantes.

Notre défi collectif est donc de taille. Il ne s’agit d’un problème des Premières Nations, il s’agit plutôt d’un problème québécois qui interpelle toute la société québécoise. Et, face à ce défi, nous avons une obligation de résultat. Nous n’avons pas le droit d’échouer et de décevoir une jeunesse montante qui, dans bien des cas, n’a même plus les moyens de vivre d’espoir.

La semaine dernière, à Québec, j'étais au Forum sur les enfants et les jeunes des Premières Nations. Pendant trois jours, des spécialistes et des centaines de représentants des Premières Nations ont discuté des enjeux et des pistes de solution. J'espère que, rapidement, les leaders des Premières Nations puissent amorcer le mouvement de changement avec, de façon évidente, l’appui de la société québécoise et de ses gouvernements provincial et fédéral.

Quel avenir pour les enfants des Premières Nations ? Plus reluisant que celui que le Québec leur offre depuis plusieurs générations, je l’espère…

mardi 19 février 2008

Priorité sur les jeunes des Premières Nations

Cette semaine, les Premières Nations du Québec sont réunies au Château Frontenac pour la tenue d'un Forum sur les enfants et les jeunes. Quelque 300 intervenants provenant des Premières Nations du Québec ainsi que du réseau québécois, donne l'occasion aux organisations et intervenants concernés de faire un constat de la situation, mais aussi de réfléchir sur les changements à apporter. Il vise à concerter tous les acteurs concernés autour de l'importance de prioriser les interventions auprès des enfants et des jeunes des Premières Nations afin de remédier aux grandes disparités qui les séparent de la population canadienne.
Parmi les actions qui y sont discutées, je vous souligne la création d'un comité de vigie présidé par le médecin innu Stanley Vollant et composé de l'anthropologue et communicateur Serge Bouchard, ainsi que d'une dizaine d'autres intervenants autochtones et non-autochtones.
Les Premières Nations sont confrontées à des problèmes de santé importants ainsi qu'à des conditions de vie toujours très en-deçà decelles de la population québécoise en général. Il est urgent de remédier aux disparités et je souhaite que ce Forum puisse apporter les changements nécessaires.

mardi 5 février 2008

La Déclaration de l'ONU obtient de nombreux appuis

Le 29 janvier dernier, à Ottawa, le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, a rencontré des représentants de plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnestie Internationale, Droits et Démocratie, Kairos, la Société religieuse des amis ainsi que d'autres organismes, rassemblés pour discuter de l'application de la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
Rappelons que le 13 septembre 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté en faveur de l'adoption dela Déclaration, après plus de 20 années de négociations intensives entre les Etats-nations et les peuples autochtones. Alors qu'une majorité écrasante de 143 Etats ont voté en faveur de la Déclaration, seuls quatre pays s'y sont opposés, dont le Canada. "En rejetant la Déclaration, le gouvernement a entaché la réputation duCanada sur la scène internationale au chapitre des droits de la personne", a déclaré M. Picard lors de ce déjeuner-rencontre.
N'en déplaise au gouvernement conservateur, je crois que, même si le Canada n'a pas appuyé la Déclaration, elle pourrait bien être appliquée dans le droit interne éventuellement. Elle établit désormais une norme reconnue à l'échelle internationale pour le règlement des enjeux entre les Etats et leurs populations autochtones, norme à laquelle le Canada peut difficilement se soustraire. Il est évident que, dorénavant, les gestes que le Canada posera et ses relations avec les peuples autochtones du pays seront jugés selon les normes établies par cette Déclaration.
La Déclaration se fonde sur les principes de la démocratie, de la justice sociale, du partage, de la coexistence pacifique, ainsi que de la reconnaissance et du respect mutuels. Son adoption par les Nations Unies revêt sans contredit un caractère historique. Cet important instrument international de défense des droits de la personne est le fruit du travail acharné et de l'engagement constant et soutenu d'autochtones du monde entier, ainsi que de défenseurs des droits de la personne et de nombreux Etats-nations solidaires.
Depuis son adoption, les appuis se font de plus en plus nombreux. Aujourd'hui, un très grand nombre d'organismes de la société civile canadienne appuient cette Déclaration et son intégration au droit canadien. Il reste maintenant à voir la position des gouvernements provinciaux, dont celui du Québec, interpellé récemment par l'APNQL afin de donner son appui à la Déclaration. C'est à suivre.